Cela doit être vrai, puisque tout le monde le dit : Donald Trump est une andouille, élu par une majorité d'andouilles (d'ailleurs, elles sont américaines), et son gouvernement est un repaire d'andouilles et de vautours sans foi ni loi. C'est un bavard impénitent, un psychopathe, un menteur, un mégalo qui rêve de reconstruire le Mur de Berlin à la frontière mexicaine…
Cela doit être vrai, puisque tout le monde dit la même chose. Radio, télévision, journaux. Litanie fatigante. Comme pour Emmanuel Macron — géniale création des médias —, la rengaine est la même — mais inversée. Pas un jour (et bientôt pas une heure) ne se passe sans que l'illustre New York Times ou le Washington Post ne révèle une nouvelle fuite (comme les mamans inquiètes devant leur nourrisson en couche-culottes, nous vivons à l'ère des leaks) de notre andouille préférée. Comme s'ils n'avaient toujours pas digéré l'élection de Trump à la Présidence des Etats-Unis (qui montra leur aveuglement), les médias s'acharnent, inventent des fake news, appellent maintenant à l'impeachment (à la destitution— rien que ça ! — du Président).
J'aime les andouilles (dans mon assiette), mais je ne suis pas trumpiste, et je ne le serai jamais. Pourtant, un tel concert d'insultes, de haine et de mépris m'agace. Il est répétitif (et on est loin de la musique subtile d'un Philip Glass ou d'un Steve Reich). Acrimonieux. Sans intérêt. Ce sont les mêmes tartufes qui ont créé Macron, ou qui ont soutenu Hillary Clinton, qui veulent aujourd'hui la peau du Président « imprévisible ». Pour que tout rentre dans l'ordre. Pour que la mondialisation tourne à pleins tubes. Pour que Washington et Moscou, comme autrefois, soient des ennemis irréconciliables.
Cela doit être vrai, puisque tout le monde le dit.