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La critique passe-plats


zidane chez astérix
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais le dernier Astérix vient de sortir. Pas la BD, bien sûr, qui, depuis la mort du génial René Goscinny, ne crée plus jamais l'événement, malgré le talent d'Albert Uderzo. Non, le FILM. THE MOVIE. Avec tout ce que la France compte de talents de première et seconde zone. En vrac, pour ne froisser personne : Gérard Depardieu, Alain Delon, Clovis Cornillac et même… l'inénarrable Zizou, le roi du coup de boule. dans le rôle de Numérodix…
Si vous n'avez pas remarqué la sortie du film, c'est que, sans doute, vous n'achetez pas les journaux ou que vous vivez sur une autre planète. Car comment échapper à cette campagne de promotion tous azimuts? Une page entière dans Le Matin dimanche, deux pages dans L'Hebdo, des articles substantiels dans le Temps, la Tdg, TVGuide, et j'en passe… Partout, les mêmes salades, les mêmes interviews creuses, les mêmes anecdotes lues mille fois ailleurs.
À se demander si les critiques de cinéma lisent les journaux où écrivent leurs collègues…
Bref, de la pure propagande, sans l'ombre d'une réflexion personnelle. C'est aujourd'hui le rôle de la critique cinématographique : passer les plats, résumer l'histoire, gommer toutes les questions, mettre en valeur le produit promu à force de millions…
Le drame, dans cette nouvelle économie du cinéma (plus le budget de promotion est important, plus on parle du film dans les médias), ce n'est pas que des milliers de spectateurs aillent voir le dernier Astérix (si seulement c'était le dernier!) qui, après tout, n'est pas pire que la plupart des films français qui sortent dans nos salles. Non, le drame, c'est que les grosses machines comme Astérix occultent les vrais films, les vrais bons films.
Vous voulez des exemples?
Alors courez, toutes affaires cessantes, voir le dernier film de Sean Penn, Into the Wild, un pur chef-d'œuvre de par son scénario, ses acteurs, sa musique, ses images. Jean-Louis Kuffer en a largement parlé sur son blog : le film de Sean Penn, d'une pureté absolue de sentiments, d'intelligence artistique, est un des grands films de ce début de millénaire.
L'autre film à ne pas manquer, c'est le très beau film de Jacob Berger, 1 journée, qui passe actuellement en Suisse romande. Un film qui nous bouleverse avec, là encore, une honnêteté rare, une justesse de ton, un sens magnifique du dialogue et de la mise en scène. Jacob Berger, enfant de Meyrin, filme la ville où il a grandi avec amour et précision, sans jamais tricher, comme seuls les grands réalisateurs savent le faire. Après Aime ton père, qui mettait en scène les Depardieu père et fils, Berger sonde ici un couple qui avance tout au bord de l'abîme, sans s'en rendre compte, en confiant le récit tantôt à la femme, tantôt à l'homme et tantôt à l'enfant. Du grand art.
 

Lien permanent Catégories : badinage

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